BERNANOS, Georges : ŒUVRES ROMANESQUES suivi de Dialogues des Carmélites. Bibliotheque de la Pléiade 1961

40,00 

Préface par Gaëtan Picon. Texte et variantes établis par Albert Béguin. Ce volume contient: Madame Dargent – Une nuit – Dialogue d’ombres – Sous le soleil de Satan – L’Imposture – La Joie – Un crime – Un mauvais rêve – Journal d’un curé de campagne – Nouvelle histoire de Mouchette – Monsieur Ouine – Dialogues des Carmélites

Livre : Neuf Jamais Lu  . Avec jaquettes et rhodoïd +Emboîtage

Livre :  1908 pages

 

 

 

 

 

Description

PRÉSENTATION DE L’ŒUVRE ROMANESQUE : Le premier roman de Bernanos, Sous le soleil de Satan, paraît en 1926. Au jeune Malraux qui lui fait part de son enthousiasme, Gide rétorque : «cette chose m’est contraire». C’est que «Bernanos mettait brutalement en question tout ce que “l’Europe la plus cultivée” pensait de la création romanesque», se souvient Malraux en 1974. Cette «heureuse négligence» des lois du roman a pu déconcerter : «Si l’on dit de Georges Bernanos qu’il fut le plus grand romancier de son temps, nul n’est surpris ; mais nul n’est convaincu». Elle est aussi ce qui confère à ses récits leur intemporalité. Les romanciers français de l’entre-deux-guerres intéressent peu Bernanos. Il ne leur ressemble pas. S’il fallait l’inscrire dans une lignée, ce serait celle de Dostoïevski. Sombres, véhéments, paroxystiques, en un mot expressionnistes, ses romans sont des écrits de combat au même titre que ses essais. La complaisance n’est pas son fort. Il ne ménage rien ni personne, et surtout pas les tièdes. «Ô vous, qui ne connûtes jamais du monde que des couleurs et des sons sans substance, cœurs sensibles, bouches lyriques où l’âpre vérité fondrait comme une praline – petits cœurs, petites bouches – ceci n’est point pour vous» (Sous le soleil de Satan). La langue même est exigeante. Elle tire le lecteur du côté du sacré. Le sacré, le surnaturel, la grâce, le mal ne sont pas des accessoires chez Bernanos. Ils sont au centre du projet romanesque. Et pourtant – Malraux l’agnostique en témoigne –, nul besoin de partager la foi de l’auteur pour être sensible au tragique du monde déchu qu’habitent ses personnages. Nous sommes parfois devenus aveugles, c’est vrai, à des allusions scripturaires qui étaient autrefois évidentes. Mais à cet aveuglement partiel les romans de Bernanos gagnent une imprévisibilité, une étrangeté qui conduisent, une fois encore, du côté de Dostoïevski. L’œuvre nous parle différemment, mais toujours aussi fortement. Bernanos ne cherche pas à persuader son lecteur ou son interlocuteur : il veut le toucher. Il y parvient.