Gambetta et la Défense Nationale, 1870-1871 par Henri Dutrait-Crozon 1916

49,00 

Gouvernement de la Défense nationale

Le gouvernement de la Défense nationale, aussi connu sous le nom de gouvernement provisoire de 1870 ou gouvernement provisoire de Défense nationale, est formé à Parisdurant la Guerre franco-allemande, le 4 septembre 1870 après la capture de Napoléon III à la bataille de Sedan, la déchéance de l’empereur prononcée sous la pression de la foule au palais Bourbon par le Corps législatif et la proclamation de la République à l’hôtel de ville.

 

Description

         

Le conflit armé entre la France et la Prusse qui éclate en juillet tourne à l’avantage de l’armée prussienne. Moins préparée que son ennemie, et inférieure en nombre, l’armée française connaît une véritable déroute1. Le 3 août, le chef du Grand-État Major Général prussien Helmuth von Moltke donne l’ordre à ses troupes de franchir la frontière. Les Français, battus six jours plus tard à Frœschwiller-Wœrth, doivent se replier. La nouvelle de cette défaite est reçue à Paris avec stupeur et colère. Le 9 août, une foule menaçante se presse devant le Corps législatif, mais la majorité des républicains, qui croient encore au sursaut militaire, refusent une révolution qui s’apparenterait à une trahison de l’armée et romprait l’unité nationale. La défaite est imputée à Émile Ollivier qui est contraint de remettre sa démission          .

Les députés rejettent la proposition du républicain Jules Favre de nommer un comité de quinze membres dans une sorte de gouvernement d’union chargé de repousser l’invasion. L’impératrice Eugénie, qui assure la régence, nomme le bonapartiste autoritaire Charles Cousin-Montauban, comte de Palikao, à la tête du gouvernement2. Le maréchal Bazaine, commandant en chef de l’armée du Rhin, est encerclé dans Metz le 19 août avec la moitié des troupes françaises. L’empereur songe à se replier sur Paris mais, sous la pression de l’impératrice et du ministre de la Guerre qui redoutent qu’une telle décision provoque un soulèvement populaire, Napoléon IIImarche au secours de Bazaine avec l’armée de Châlons commandée par le maréchal Mac Mahon. Ses troupes sont elles-mêmes encerclées dans Sedan. Les tentatives de sortie échouent et l’empereur capitule le 2 septembre